Pour une Europe renouvelée

Argumentaire pour une Europe renouvelée

Les nations et les états européens sont des réalités historiques profondément diverses. Un demi-siècle de « construction européenne », et quelques milliers de directives n’ont pas pu effacer cette diversité. C’est ce qui fait leur richesse. On ne peut pas imaginer qu’un processus d’uniformisation mette fin à cette diversité.

L’ensemble qu’est Union Européenne doit impérativement accentuer son inventivité historique, et ce particulièrement en matière politique. Il faut donc reconstruire la politique européenne de manière à ce qu’elle respecte les spécificités, des cultures artistiques aux cultures politiques. C’est dans cet esprit à la fois de conservation et d’innovation qu’il faut repenser les institutions européennes.

Les citoyens européens constatent que « l’état » s’effrite. Cela ne signifie pas qu’il disparaît, mais plutôt qu’il devient de moins en moins efficace, tout en paraissant à l’opinion publique de plus en plus arbitraire, voire illégitime.

Isolées, nos nations européennes n’auront pas d’avenir. Avec la mondialisation, l’Europe offre une échelle pertinente dans la recomposition géopolitique autour d’états continents comme la Chine, l’Inde, le Brésil ou la Russie.

La dimension européenne permet d’affronter les défis des engendrés par la mondialisation et les interdépendances qui en résultent : la transition énergétique, la mutation numérique, la virtualisation financière et l’avènement des « nouvelles économies », contributive et circulaire. Elle permet également de faire face aux menaces et aux risques transverses que sont le réchauffement climatique, la raréfaction des matières premières, la cybercriminalité, les pandémies, l’extrême polarisation entre richesses et pauvretés. L’Union offre l’effet de masse nécessaire pour former un pôle d’influence et de régulation dans le monde. Elle doit agir comme un multiplicateur de puissance et non comme une addition d’intérêts souvent divergents. C’est dans cet objectif que les institutions européennes doivent être reconstruites. On ne peut pas organiser une démocratie sereine, publique et contradictoire avec un seul représentant par pays. Ni assurer la stabilité d’une monnaie unique avec 17 dettes souveraines et 28 politiques fiscales cherchant avant tout à siphonner les recettes du voisin. Quelle est la capacité constructive d’un débat parlementaire à 751 participants se déroulant en 28 langues différentes ?

Pour nous, citoyens de l’Union Européenne, les dimensions économique, sociale et démocratique de notre vie quotidienne ne sont pas régies dans le même espace. Nous, les citoyens, sommes dans l’impossibilité de contrôler la classe politique qui elle-même est incapable d’exercer une influence sur les puissances économiques.

Les politiciens nationaux étant ainsi réduits à gérer, plutôt mal que bien, les conséquences sociales négatives de la financiarisation de l’économie et des déséquilibres du commerce mondial ainsi que leur propre contradiction, entre ce que leurs représentants approuvent à la Commission Européenne et l’impérieuse nécessité de désigner cette même Commission comme bouc émissaire dans leur communication « nationale ».

Les gagnants de la rivalité entre les marchés organisés à l’échelle de la planète, entre les grandes entreprises multinationales et les états nations européens, sont désignés d’avance. Pour que l’Europe soit présente et visible, il faut qu’elle soit plus forte. Et pour qu’elle soit plus forte, elle doit être unie ! Et se doter d’une gouvernance mieux adaptée aux enjeux.

L’Union européenne est en apparence l’une des plus grandes puissances du monde : première puissance économique et scientifique du monde, première puissance commerciale mondiale, elle est le premier exportateur, et le premier importateur. En dépit du vieillissement de sa population, elle demeure encore la première puissance démographique occidentale avec 500 millions d’habitants. La zone euro représente la deuxième puissance mondiale avec 14% du PIB mondial.

Elle a un modèle social qui est le meilleur dans le monde et dont nous avons toutes les raisons pour le défendre, l’améliorer et le promouvoir, ainsi qu’un système d’enseignement général des plus performants et égalitaires. L’Europe constitue un réservoir de créativité et d’innovation à l’intersection de nos diversités et de nos volontés.

L’appel à l’expérience de la part de certaines catégories de personnages politiques montre leur désir de gérer, au mieux, l’existant, mais il faudrait plutôt un appel général à l’imagination et aux idées nouvelles. Il faut un nouveau mode de fonctionnement politique capable de reformer les mentalités et faire émerger de personnalités plus en phase avec le monde qui les entoure. Les citoyens ont besoin de comprendre pour exprimer leur confiance. Proposer aux problèmes globaux des solutions transnationales nécessitera beaucoup d’efforts, de collaborations efficaces et des instances multi acteurs ; ainsi que de nouveaux partis, jeunes !

 

affiche peur et courage PP FR

 

 

 

Europe fut une jeune fille enlevée par Zeus pour sa beauté. De cette union naquit Minos, le bâtisseur du célèbre labyrinthe.

Sortons du Labyrinthe ! Construisons une nouvelle Histoire !

 

 

 

Librement inspiré (pour ne pas dire, piraté) des écrits de : Tony Andréani, Eric Le Boucher, Roger-Pol Droit, Jean-Marc Duquesne, Jean François Jamet, Thomas Piketty

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