Sur la politique…

Comment se construire une opinion sur des sujets politiques, économiques et de société auxquels nous sommes confrontés quotidiennement ? Continuellement inondés par des réductions et des raccourcis simplificateurs, nous sommes souvent balancés entre deux attitudes extrêmes : soit on ne croit pas soit on ne comprend pas.

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Les politiques utilisent la langue de bois, les médias font l’éloge du fait divers et « les experts » (presque toujours les mêmes), en se cachant derrière leurs hyper spécialisation ou leurs mythologies, ne nous facilitent pas l’accès à l’essentiel.

 

Il est non seulement pertinent, mais également nécessaire d’esquisser un cadre de réflexion en revisitant quelques notions clefs, comme par exemple :

  • l’individu citoyen, la socialisation politique, les «élus», les institutions
  • le pouvoir, la légitimité, la démocratie, la violence
  • nos rapports au temps, les temps de la vie, les temps de la décision, les temps politiques
  • nos espaces historico – géographiques, la géopolitique, l’écologie, l’espace numérique
  • le travail, la croissance, les richesses, les inégalités, les échanges, la monnaie
  • l’information, les médias, l’opinion, l’expertise, l’influence
  • Internet, le partage, la neutralité, la sécurité des données

Voici quelque chose qui n’est plus tout à fait dans nos habitudes : regarder et écouter Michel Serres ! Cela peut paraître long (54 minutes), mais l’orateur est tellement captivant qu’on ne voit pas le temps passer !

vidéo de Michel SerresLe 11 décembre 2007, à l’occasion des célébrations des quarante ans de l’INRIA dans une conférence très percutante, Michel Serres décrypte la révolution numérique et ses implications culturelles, politiques, juridiques et cognitives.

On peut trouver une version écrite de cette conférence sur le site de l’Académie de Grenoble.

 

La, ou plutôt les perceptions de cette révolution numérique sont une très bonne entrée en la matière politique. En guise d’éclairage sur la façon dont elle est perçue par les partis pirates, voici les trois premiers paragraphes du préambule du programme du Parti Pirate Suisse.

« La révolution numérique a affecté tout aspect de nos vies. Bien que de façon masquée, l’intégrité et la liberté individuelle ont été menacées d’une manière jamais vue jusqu’ici. Ces menaces augmentent à un tel point que le législateur et le public aussi bien que l’individu sont dépassés. Parallèlement, les possibilités d’influencer ces développements de manière démocratique diminuent rapidement.

 

La globalisation du savoir et de la culture au moyen des technologies numériques représente un défi à tout nos standards légaux, scientifiques et sociaux. Répondre de la mauvaise façon à ces défis peut jeter les bases de justification, et les consolider si elles existent déjà, d’une société totalitaire pratiquant une surveillance globale. La peur du terrorisme international a remplacé ce que nous considérions comme une valeur suprême ; « liberté » a été remplacé par « sécurité ». Et énormément de voix se résignent au silence devant ce nouveau dogme.

 

Un contrôle personnel des données individuelles, un accès libre au savoir et à la culture et la protection de la sphère privée sont les fondations saines d’une future société de l’information. Seules ces bases nous permettront de créer un ordre global démocratique, socialement juste et auto-déterminé. Le Parti Pirate se considère comme faisant partie d’un mouvement mondial qui souhaite participer à l’édification de cet ordre, pour le bien de tous. »

 

Les idées « pirates » constituent une innovation de rupture par rapport au fonctionnement des institutions politiques traditionnels. On peut facilement s’en apercevoir dans cette courte (5 minutes) vidéo : elle est en anglais, mais on peut activer le sous titrage français.

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